Peut-on faire une dépression sans le savoir ?
La question peut faire sourire mais mon expérience de 2007 m’amène à me poser cette question et surtout, à y répondre par l’affirmative.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une dépression ?
La définition du site passeport santé fait un peu peur !
La dépression est une maladie qui se caractérise notamment par une grande tristesse, un sentiment de désespoir (humeur dépressive), une perte de motivation et de facultés de décision, une diminution du sentiment de plaisir, des troubles alimentaires et du sommeil, des pensées morbides et l’impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu.
Dans le milieu médical, le terme dépression majeure est souvent employé pour désigner cette maladie. La dépression survient généralement sous forme de périodes dépressives qui peuvent durer des semaines, des mois voire des années. Selon l’intensité des symptômes, la dépression sera qualifiée de légère, modérée ou majeur (grave). Dans les cas les plus graves, la dépression peut conduire au suicide.
Ouh la !! Présenté comme ça, cela fait flipper et je me dis que non, c’est impossible, je n’étais pas dépressive.
Pourtant, quand je lis les symptômes, force est de constater que je traversais bien une dépression :
- Un changement de l’appétit ou du poids, du sommeil et de l’activité psychomotrice
- Une réduction de l’énergie ;
- Des idées de dévalorisation ou de culpabilité ;
- Des difficultés à penser, à se concentrer ou à prendre des décisions
Revenons à mon vécu
En 2007, je décroche un nouvel emploi. Je deviens consultante en management de la qualité dans un petit cabinet de conseil.
C’est un cabinet composé de 3 consultants expérimentés, qui sont les fondateurs du cabinet. Il n’y a pas de bureaux, chacun travaille de son domicile.
Cela représente pour moi une superbe opportunité car j’avais toujours voulu me mettre à mon compte. Cet emploi me permettait donc de goûter à ce statut de consultant sans les risques liés au statut d’indépendant.
J’adore tout de ce poste!!
J’adore le fait de changer régulièrement de client : halte à la monotonie.
Etre régulièrement en déplacement est un réel plaisir : prendre le train, l’avion, bosser dans les transports. J’adore jouer à la business woman.
Et travailler de chez moi, c’est le pied !! On m’équipe rapidement d’un PC , d’une imprimante. A l’époque, je vis chez ma mère donc l’installation se fera dans ma chambre.
Travailler à domicile c’est gérer son temps comme on le souhaite: pas d’horaires.. la liberté quoi!
Au fil des jours, je prends mes marques dans mes missions (audits externes de client, accompagnement dans la mise en place de système qualité, animation de réunions..) , c’est top.
On me confie d’autres tâches: rédiger des articles sur diverses thématiques, pour préparer des interventions dans des colloques. Je n’ai jamais fait mais cela m’emballe, sur le papier. Dans les faits, plus le temps passe, moins j’arrive à avancer. Mes journées sont de moins en moins structurées. Je n’arrive pas à travailler, à me concentrer. Je passe des heures devant un document Word vierge sans réussir à écrire la moindre ligne. Au final, je n’avance pas le jour et me retrouve à travailler le soir, la nuit, les week-ends.
Et surtout, je suis extrêmement fatiguée. J’aime mon boulot, mon statut, mon indépendance, je ne me sens pas particulièrement stressée . J’en déduis que j’ai attrapé un virus pour être autant fatiguée.
Je vais donc consulter un médecin. Il me prescrira une cure de magnésium ainsi que des examens sanguins. Bizarrement, j’espère que les résultats découvriront ce qui cloche afin de pouvoir traiter cette fatigue qui se fait de plus en plus présente et pesante.
Les résultats ne révèlent rien : physiologiquement parlant, je vais bien.
Les jours passent et je suis de moins en moins efficace. A tel point qu’au bout de 6 mois de collaboration, nous décidons d’un commun accord d’arrêter la collaboration. A l’époque, il s’agissait d’une contrat nouvelle embauche. C’était comme un CDI avec une période d’essai de 2 ans !La séparation a donc pu se faire sans encombre.
Et depuis…
Du jour où j’ai quitté ce travail, j’ai retrouvé mon énergie, ma capacité de concentration et mon efficacité légendaire (ok, pas légendaire mais bon).
Ce n’est que quelques semaines après que j’ai pris conscience de cette évolution, et surtout du lien entre mon état et ce poste dans lequel je ne m’épanouissais pas, sans le savoir.
Alors oui on peut faire une dépression sans le savoir ! On peut subir du stress sans que l’on se sente stressé. Mon corps m’a alerté sur ce que mon cerveau refusait de voir. C’est impressionnant !
C’est pour cela qu’il faut être très attentif à votre corps, à vos envies, à vos sensations. Il ne faut pas rester dans une situation toxique au risque de ne plus pouvoir réagir et que les conséquences de cet état dépressif soient plus grave qu’un simple état de fatigue.
Sur le long terme, je pense que cela aurait pu me faire perdre confiance en moi et peut être aurais-je finis amorphe à squatter chez ma mère et à ne pas réussir à retrouver du boulot.
J’ai toujours été de nature à ne pas me morfondre dans une situation qui ne me convient pas, autant dans ma vie personnelle que professionnelle. Mais cette expérience m’a d’autant plus conforté dans ma devise qui est «la loi de l’emmerdement minimum ».
En gros, il y a tellement d’éléments que l’on ne peut pas maîtriser dans notre vie (maladie, accident, souci d’argent) que tous les éléments nuisibles qui sont à notre main sont à éliminer (connaissance toxique, travail peu épanouissant, frustration professionnelle..).
Bref, il faut se prendre en main car personne ne le fera à notre place.
1 Comment
Bonjour j’ai 18 ans et J’ai l’impression d’avoir grandit trop vite .Il y’a plusieurs raisons qui ont fait que j’ai eu cette dépression mais après tant d’années que je l’ai je me suis fait à l’idée qu’il ne disparaîtra jamais et que j’aurais toujours des regrets mêmes après la mort mais même si j’essaie de cacher cette douleur si profonde mon état mental et physique dit le contraire avec des crise d’angoisse,spasme,perte d’appétit etc j’ai l’impression d’avoir atteint un niveau mental que personne ne pourrais suivre et les seul chose auquel j’aspire réellement est de mourir en paix sans forcément déclencher ma mort car je suis une personne croyante j’ai l’impression que tous ce que je fais n’a aucun sens . Malgré toutes cette négativité j’ai espoir qu’un jour je puisse parler avec une personne qui saura réellement ce que j’endure et qui me comprendra pour que je puisse aux moins être apaisé.