Tic Tac Tic Tac…
On est le 30 avril 2018, veille du marathon.
Je stresse, mais je suis prête !! C’est fou, demain, je serai marathonienne !
Mes 2 bouteilles de boisson énergétique maison (je mettrais me recette sur le site) est prête, à côté de mes barres à l’amande, mes pâtes de fruits et mon flacon de sporténine.
Je prépare mon race pack et le vérifie au moins 10 fois.(estce que j’ai bien les gants??!)
Je dine léger, m’étire, bois beaucoup d’eau et vais au lit à 22h. Et oui, il faut se coucher tôt pour être en forme à 6h demain.
Bon, ça c’est en théorie, car en réalité, je dors très mal, je passe beaucoup de temps aux toilettes (bah oui, je stresse !).
Le réveil sonne à 6h. Je m’hydrate et descends prendre mon petit-déjeuner de champion : 1 café, 1 bol de flocon d’avoine, 1 fromage blanc et une tranche de jambon. Au top, ni trop, ni trop peu.
3…2…1…
Je suis si fière sur le trajet et sur la ligne de départ. Mr Ours et ma fille seront là au départ et à l’arrivée. J’ai hâte de finir pour savourer cet instant. Bon, ce sera dans quelques heures.
Dans le sas d départ (le dernier sans objectif, faut pas déconner), j’ai envie d’aller aux toilettes. Trop de queue alors je me dis que ça passera.. je le regretterais plus tard !
9h10, mon sas démarre. Un dernier coucou à mes amours, je lance la musique, débranche le cerveau.. et let’s go !!
Partez!!
0-0.5km – This is it: Je savoure le fait d’être en train de courir un marathon. Une fille devant moi, commence à boiter, puis s’arrête. Ca sent le claquage. J’ai tellement de peine pour elle car c’est tellement de préparation qui partent en fumée au bout de ..500m.. la pauvre !! J’ai envie de lui parler, uis non, j’ai un marathon à courir moi!
0.5km – 10km – So far so good : Très vite, on se retrouve à une cinquantaine de personnes en queue de peloton. Le marathon de Sénart est un parcours très plat (roulant comme disent les pros) et qui comptent pour le championnat de France donc beaucoup visent leur best chrono.
Cela ne me dérange pas, je kiffe. Je suis dans mes temps et je suis bien. Sauf que j’ai envie de faire pipi.. mais pas de coin caché pour s’arrêter.
10-16km – Pipiiiii : Je suis dans mes temps et toujours bien en jambe et surtout, je prends du plaisir ! Je suis derrière 2 hommes qui ont l’air d’être en balade du dimanche (très énervant d’ailleurs quand toi, c’est la course de ta vie!). Je les prends comme lièvres. Sauf que l’envie de faire pipi est de plus en plus pressante. Au km 16, il y a des toilettes, je suis obligée de m’arrêter, perdant ainsi mes lièvres.
Quand 5 mn plus tard, je sors des toilettes, personne devant, personne derrière., peu de public…déprimant !! Je reprends la course, mais il est très difficile de tenir une cadence alone mais je reprends quand même.
16km à 21km – je suis seuuuule au mooonde : Je garde le rythme, et je me dis qu’en continuant comme ça, je peut finir la course en 4h40, ce qui est inespéré !! km21, c’est la moitié, ça monte un peu.. l’association de ces 2 critères me coupe les jambes, je marche. Je pense que je suis influencée par le récit du marathon de mon collègue 15 jours avant : il a alterné marche et course sur la 2e partie.. Ouais, je ferais pareil, l’essentiel c’est de finir !
21-25km – Je marche seuuule: Je marche 300m puis me remets à courir. J’arrive à reprendre ma cadence 6mn 30-6mn45 par km) donc ça va. Au 25e km, un mal de ventre me bloque et il me faut absolument trouver des toilettes.. mais A-BSO-LU-MENT quoi !! J’en trouve.. j’y passerais 15 bonnes minutes.. horribles.
Je sors, je suis soulée car toujours personne.. c’est le début de ma 2e course : balade en ville. C’est simple, à partir de là, ce sera alternance marche et course.
C’est vraiment trop dur psychologiquement de « me faire violence » pour courir seule, sans lièvre, sans public.. alors je ralentis le rythme, profites de ma musique et du fait que bordel, je « cours « un marathon.
25km-32km – je suis sur la route : J’avance toujours tranquillou. .. un peu dégoutée du choix du marathon de Sénart (peu de participants et peu de public, nul). Je dépasse un peu.. me fais dépasser un peu.. j’écoute un petit papy (facile 75 ans) me dépasser en parlant au téléphone avec sa femme « ne manges pas trop, t’auras encore mal au ventre » (normal le mec !). J’envoie des sms à M.Ours qui doit m’attendre au km 32. Du coup, je cours non stop jusque la, mais personne ? Whaaaaaaat !! C’est un coup dur. Finalement il était au km 35.
35km – 38km – j’ai besoin d’amouuuuur : Ma fille et mon homme sont là. J’ai envie de chialer tellement ça me fait du bien !!! Je porte ma fille, lui fais un câlin (j’en profite pour me shooter à son odeur), un bisou à mon homme (pas plus, je transpire !) et je repars, avec le cœur plein d’amour !
38km-40km : Je rattrape un mec un peu rond (sur la ligne de départ, je me disait méchamment qu’il était perdu) qui alterne également marche et course. On parle et il est très intéressant. C’est un ancien super obèse et malade (il a subit une greffe il y a 2 ans) . Il court pour une association de runner végératien (WTF). Il a fait un marathon il y a 15 jours mais comme il s’occupait d’encadrer du monde, il n’a pas profité , alors il fait celui la..pour son kif.. rien que ça.
Au km 40, je m’arrête prendre un photo devant le panneau, lui continuera. Je ne le rattraperais pas ..
40km – 42.195km : I Fu**ing did it : Il y a un peu plus de public, les gens crient “Allez, c’est bientôt la fin ». Je les insulte mentalement « vos gueules.. c’est long 2 km !! ». Je prends la dernière descente.. le dernier virage.. je vois le stade, et je suis remplit d’une vague de chaleur, la fierté , l’émotion !!
A quelques mètres de la ligne d’arrivée, ma fille me rejoint, et c’est avec ma fille dans les bras que je passe cette ligne d’arrivée, THE ligne. Ce moment restera gravé dans mon cœur !!
Je suis Marathonnienne !!!
Bon, je suis obligée de prendre une photo en poirier devant la ligne d’arrivée (et oui, j’ai gardé de la force pour ça !!)
A la fin, je kiffe, je suis fière, je fanfaronne. Mais je sais surtout que ce ne sera pas mon seul marathon !
Affaire à suivre…